L’histoire de la coopérative
La Fromagerie des Cévennes fait partie de l’histoire récente du pays
Dans les Cévennes, en 1950, l’élevage traditionnel du vers à soie, concurrencé par les produits chinois, vit ses dernières heures. La culture traditionnelle de châtaignes ne permet pas de maintenir une activité économique sur le territoire. Le manque de perspectives d’avenir pousse la jeune génération à quitter le pays pour aller tenter sa chance dans les villes. Le déclin économique entraîne l’exode rural…
« Ils quittent un à un le pays – Pour s’en aller gagner leur vie – Loin de la terre où ils sont nés…/…
Deux chèvres et puis quelques moutons – Une année bonne et l’autre non… »
(J. Ferrat, Album « la Montagne » 1964)
Une poignée d’agriculteurs décide de rester vivre dans ses Cévennes natales. Il leur faut pour cela créer une activité économique adaptée à ce territoire difficile, montagneux et isolé. Plusieurs solutions sont envisagées par le CETA, Centre d’Etudes des Techniques Agricoles, créé pour mener à bien le projet : culture des bulbes de glaïeuls, exploitation de la châtaigneraie…
Il faut que l’activité choisie puisse être exercée sur des parcelles de petite taille, dans des terrains en pente, où la culture intensive est impossible et la mécanisation impensable. La production de lait de chèvre est identifiée comme activité économique la plus appropriée à ce territoire.
A l’époque, la chèvre est déjà très présente dans les Cévennes. Chaque famille possède quelques têtes, pour sa propre consommation de lait, et surtout pour la production d’un petit fromage fabriqué par les femmes, le Pélardon.
Ces agriculteurs et agricultrices, qui ont travaillé pour trouver une activité économiquement viable, décident de continuer la route ensemble. Ils vont produire du lait de chèvre, et mettre en commun leurs moyens pour transformer ce lait et le valoriser. C’est ainsi que le 29 novembre 1959, la coopérative du Pélardon des Cévennes voit le jour à Moissac Vallée Française.